propose des cours d’échographie générale adaptée à la réanimation et l’urgence à l’intention des médecins réanimateurs, anesthésistes, urgentistes et autres médecins intéressés. L’échographie générale adaptée à la réanimation et l’urgence est depuis quelques années mieux connue et pratiquée. Méthode d’imagerie existant depuis plus d’un demi-siècle, c’est aujourd’hui que l’échographie dévoile enfin tout son potentiel grâce aux travaux de chercheurs qui jour après jour étendent et définissent son territoire. L’échographie ne réunit que des avantages pour le patient : un diagnostic rapide et précis au lit, une procédure interventionnelle dirigée à vue, une investigation sans effet secondaire, un coût minimal.
(Extrait du texte initialement rédigé par Nathalie Lascols, Présidente du CEURF de 2003 à 2005)
L’échographie, née des travaux de Paul Langevin en 1915 sur le sonar, voit ses premières applications médicales dès 1946 sous la plume d’un autre Français, André Dénier (Presse Médicale). L’échographie clinique s’est développée principalement sur deux grands axes ; l’échographie obstétricale et l’échographie cardiaque. Quant à l’échographie générale, devant l’émergence des géants de l’imagerie (scanner et IRM), elle avait été un peu négligée comme moyen d’investigation direct en urgence, et son champ d’application ne s’était pas développé. Pourtant, un jeune réanimateur, dès le début des années 1990, découvre de nombreuses applications possibles de l’échographie en réanimation et en urgence. Alors réputée comme impossible, il contribue à mettre à jour l’échographie pulmonaire en réanimation, qui se révèle un outil précieux pour établir un diagnostic rapide, précis et aisé.
L’échographie pulmonaire est construite sur des signes simples et reproductibles, disponibles dans la presse internationale. Mais l’échographie ne se limite pas à l’échographie pulmonaire ! Fort de ses découvertes, Daniel Lichtenstein, notre jeune découvreur en échographie, publie chez Springer dès 1992, « l’Echographie Générale en Réanimation ». Il démontre ainsi toute une palette d’utilisation de l’échographie générale en réanimation. En effet, l’échographie générale se décline, outre l’échographie pulmonaire qui permet le diagnostic de pneumothorax, d’épanchement pleural, de syndrome interstitiel aigu, pneumopathie, etc., en échographie abdominale qui permet la recherche d’épanchement péritonéal, en échographie veineuse, précieuse en cas de suspicion d’embolie pulmonaire, ou encore en échographie interventionnelle permettant d’effectuer sous contrôle visuel des gestes tels que pose de cathéters sous-claviers, ponction pleurale ou péritonéale. Mais tout n’est pas encore dit. L’échographie générale recèle encore de vastes champs d’application à découvrir. Daniel Lichtenstein, réanimateur et échographiste de terrain, propose d’élargir l’usage de l’échographie en réanimation par des applications nouvelles de l’échographie abdominale (pneumopéritoine, infarctus mésentérique), l’échographie cervico-encéphalique (hypertension intra-crânienne par l’analyse du nerf optique, sinusite maxillaire…) et l’échographie pulmonaire chez le nouveau-né en réanimation. Un nombre croissant d’équipes confirment depuis peu l’intérêt de l’échographie générale et pulmonaire en réanimation. L’échographie pulmonaire et générale en réanimation a fait récemment l’objet d’une communication à l’Académie Nationale de Médecine (séance du 6 mars 2007). Des expériences se montent, notamment sous l’impulsion de Luca Neri et Enrico Storti en Italie, Paul Mayo aux U.S.A, Radu Badea en Roumanie, Lucas Greiner en Allemagne, Francis Lee (Singapour), etc.
La partie didactique du cours est condensée dans l’ouvrage que Daniel Lichtenstein publie régulièrement chez Springer (1992, 2002, 2005 et 2010). La dernière édition, Whole Body Ultrasonography in the Critically Ill, intègre ses dernières publications, principalement concernant l’échographie pulmonaire dans l’exploration hémodynamique du patient en état critique. Le Docteur Nathalie Lascols a grandement contribué à la création du CEURF. Elle en a confié la Présidence au Professeur Lichtenstein depuis avril 2005.